L’Institut National des Métiers d’Art (INMA) vient de publier les résultats de l’enquête en ligne menée du 27 mars au 15 avril 2020 auprès des professionnels des métiers d’art et du patrimoine vivant, avec pour objectifs de :
- dresser un état des lieux du secteur face à la pandémie de Covid-19,
- identifier les besoins des chefs d’entreprises impactés,
- réfléchir aux solutions d’accompagnement vers une sortie de crise.
Sur les 2 000 professionnels qui ont répondu à l’enquête, 1 781 exercent un métier d’art et 337 sont labellisés EPV . Parmi eux, 74% n’ont pas de salarié et seuls 8% en ont plus de 10.
Ils font état d’une nette fragilisation du secteur et d’une activité considérablement ralentit.
42% des professionnels interrogés indiquent avoir réussi à maintenir une activité « au moins partiellement ». Seuls 2% ont pu conserver leur pleine activité, pour satisfaire les commandes passées avant la crise du Covid-19, entamer de nouvelles créations ou réaliser « des tâches non directement productives ».
37% prévoient un chiffre d’affaires semestriel en baisse de 60% par rapport à la même période en 2019, quand 29% estiment pouvoir contenir les pertes au-dessous de 40%.
Les principales difficultés se concentrent autour :
- de la commercialisation avec de gros impacts sur les ventes
Plus des deux tiers des répondants (76%) citent l’annulation ou le report des événements/salons et 41% des répondants ont subi des annulations de commandes.
- de l’approvisionnement et de la trésorerie
Près de 60% des répondants y sont confrontés. Les difficultés de recouvrement sont également citées (28%), tout comme l’annulation d’investissements prévus en 2020 (26%).
Près de la moitié des sondés (45%) estiment que les aides mises en place par l’État sont adaptées à leur situation, et plus de 67% souhaitent leur prolongation après le confinement.
Outre le soutien à la trésorerie, les professionnels du secteur réclament une aide financière pour l’achat de matériels ou de machines. Ils appellent à la consolidation des filières locales, pour un meilleur accès aux matières premières notamment.
Un premier outil indispensable pour porter la voix de ces entreprises auprès du Gouvernement.
L’INMA relancera une nouvelle étude à l’automne pour suivre l’évolution de la situation et pouvoir réajuster les actions en période de redémarrage économique.
D’ici là, l’institut mènera des réflexions pour la mise en place d’actions complémentaires aux aides de trésorerie existantes et accentuer la visibilité des entreprises du secteur au travers de la future Agence Française des Métiers d’Art et du Patrimoine Vivant, qui doit voir le jour fin 2020.
Retrouvez les résultats de l’enquête
Retrouvez le communiqué de presse de l’INMA :